Elise

Le webzine

24-08-2017

Biogaz : quand les déchets créent un marché

Tout se recycle ! Les déchets ménagers, agroindustriels ou encore agricoles ont eux aussi droit à une nouvelle vie sous forme de biométhane. Ce petit dernier des énergies renouvelables est en plein essor et promis à un bel avenir.

D’ici à 2030, 10 % du gaz utilisé dans les réseaux de transports et de distribution de gaz devra être issu de gaz naturel renouvelable, autrement dit : du biométhane.

Il se fabrique à partir de matières organiques telles que des restes de repas, du fumier, des déchets agroindustriels ou des boues d’épuration des eaux usées. Le procédé consiste à faire fermenter la matière dans un conteneur fermé, vide d’oxygène. Sous l’action de bactéries, se produit alors du biogaz. Ce biogaz, une fois purifié, devient du biométhane, directement injectable dans les réseaux de distribution de gaz.

Une filière gaz en plein boum

Valorisée et soutenue par les pouvoirs publics, la production de biométhane est un modèle vertueux avec de nombreux avantages. Elle permet une meilleure gestion des déchets, la réduction des émissions de Gaz à effet de serre (GES), la baisse des importations de gaz fossile, la création d’emplois et des revenus supplémentaires pour les agriculteurs, entre autres.
Fin 2016, le biométhane représentait 0,05 % de la consommation de gaz française, ce qui représente une hausse de 162 % sur un an. L’ADEME estime d’ailleurs que, d’ici à 2050, la méthanisation des bio-déchets pourraient fournir 56 % du gaz distribué en France. Et le potentiel semble bien plus élevé encore : remplacer la quasi-totalité du gaz importé par le biométhane pourrait être de l’ordre du possible. A condition que le coût de cette énergie, encore aujourd’hui quatre à cinq fois plus élevé que celui du gaz fossile, diminue.
Aujourd’hui, des aides publiques viennent faire baisser le prix du biométhane pour les fournisseurs grâce à un système de compensation des surcoûts. De même, depuis le 1er janvier, la consommation de biométhane (hors carburant) est exonérée de la taxe intérieure de consommation sur le gaz naturel (TICGN). Mais c’est surtout la possibilité d’utiliser de nouvelles matières, telles que les micro-algues ou encore le bois, qui devrait faire baisser les prix.

Biométhane : des collectivités aux particuliers .

La consommation semble suivre. Utilisé généralement sous la forme de carburant – le bioGNV – le biométhane a toujours pour principaux consommateurs les collectivités et les entreprises. Par exemple, à Paris, la RATP fait déjà rouler la ligne de bus 24 et à Lille l’ensemble du réseau de bus roule au gaz renouvelable, grâce au recyclage des déchets produits par les ménages et issus des espaces verts et des cantines.
ELISE aussi prend part à cet engouement. Le site ELISE Sud-Francilien s'est doté de véhicules roulant au biométhane. Et le gaz vert s’ouvre petit à petit aux particuliers, avec des offres récentes chez plusieurs fournisseurs d’énergie tels que Ekwateur ou Direct Energie.

Vertueux jusqu’au bout de son cycle de vie ?

Dernier avantage et non des moindres, le biométhane est un gaz « propre ». Analysé sur l’ensemble de son cycle de vie, il émet cinq fois moins de gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère que le gaz fossile. Moins polluant que le diesel, il ne produit presque pas de soufre ou de particules fines. Outre le biogaz, le procédé de méthanisation produit un résidu, le digestat, qui constitue un engrais organique naturel. Mais pour que la méthanisation reste vertueuse, mieux vaut qu’elle reste à l’échelle de projets de territoire, associant plusieurs agriculteurs, collectivités et entreprises, en circuits courts pour éviter le transport des déchets sur de trop grandes distances. Sous cette forme, le biométhane a de fortes chances d’être un levier important de la transition écologique.


crédit photo : Laurent Mignaux - TERRA

Avez-vous
des questions ?

À lire aussi

30-03-2021

Bonne nouvelle : les corbeilles ELISE font peau neuve !

30-03-2021

Le recyclage des publicités sur lieu de Vente (PLV)

03-06-2020

L’importance de la RSE dans un monde après COVID

Partager cet article